01 octobre 2013

Souffrance psychique et exclusion

L’Association Méditerranéenne de Traitement des Addictions (AMTA) a convié le CHRS Forbin de la Fondation Saint Jean de Dieu à une journée de réflexion, d’information et d’échanges sur la souffrance psychique en rapport avec l’exclusion, le 27 octobre 2013.

Animée par le Docteur Jean Furtos, retraité actif des hôpitaux Lyonnais et fondateur en 1996 de l'Observatoire régional Rhône-Alpes, la journée a été co-animée par le Docteur Pierre Morcellet, Praticien Hospitalier Chef de Pôle Responsable Précarité au Centre Hospitalier Edouard Toulouse à Marseille.

Au cours de la matinée le Docteur Jean Furtos a présenté les pratiques qu'il a pu mettre en place à Lyon ainsi que des réflexions approfondies sur les pathologies en lien avec la précarité et l’exclusion sociale.
La seconde partie de la journée a été consacrée à une réflexion  commune  autour de situations présentées par les participants à partir de leurs pratiques.

Le Docteur Furtos s’est appuyé sur sa longue expérience et sa pratique pour guider l’assemblée sur des réflexions essentielles au travail auprès du public très particulier touché par la grande précarité. Il a insisté sur l’importance du partenariat entre les professionnels de terrain dans la prise en charge des individus.

L’approche de notions phares a guidé le débat : qu’est-ce que l’auto-exclusion ? Que signifie aller mieux lorsqu’on vit dans la rue depuis longtemps ? Faut-il absolument traiter le délire ? Pourquoi vouloir soigner une addiction ?

Nous avons, au cours de l’après-midi, mis en débat quelques situations pratiques rencontrées dans notre pratique et qui nous ont amenés à nous interroger : quelle peut être la part de transgression par rapport aux règles de nos métiers et nos établissements ? Le désir de l’aidant peut-il être intrusif ? Exerce-t-on parfois une violence à aider ?

La souffrance des travailleurs sociaux engendrée par la complexité et la responsabilité engagée dans la pratique professionnelle a occupé une part importante des échanges.

La participation des équipes sociales de l’accueil de nuit est essentielle dans ce type de rencontres pour permettre aux salariés de remettre en cause leurs pratiques et de s’enrichir auprès de spécialistes de la précarité afin d’apporter un service et une présence de qualité auprès des hébergés.